Khor’minos s’habille peu.
Ayant atteint les 2 mètres 40, et doté d’une musculature puissante, même pour quelqu’un de sa race, son cuir brun écorce épais est tout ce dont il a besoin comme protection. Autant contre le soleil, que contre la poussière. Il est même doté d’une épaisse toison blanche autour du cou.
Par conséquent, il vit la plupart du temps torse nu, ayant seulement sacrifié une ceinture à pagne pour protéger la pudeur des autres.
Il a toutefois finit par céder à un brin de coquetterie, en se faisant tatouer des symboles tribaux en bleu turquoise.
Sa mère lui a toujours dit qu’un vrai minotaure porte l’anneau, et c’est donc un simple anneau de fer qu’il porte dans les naseaux. Il trouve toutefois que cela complimente bien ces imposantes cornes, fièrement dressés au dessus de sa tête, rajoutant encore 20cm à son imposante stature.

Khor’minos est un mâle au caractère calme et mesuré. Son physique puissant l’impose une certaine lenteur, car s’emporter, pour lui, risque toujours d’être destructeur pour son environnement. Mais il s’est en plus qu’accommodé. Sa gestion des combats illégaux lui donne plus d’une occasion de se rendre dans la cage, et de se défouler. Cela lui permet de garder les idées claires.
Maître des paris pragmatiques, il a appris à la dure, que cette société ne connaissait qu’un seul maître. L’argent. Dans les Ombres, tout s’achète, autant la loyauté, que la tranquillité. Et Khor’minos ne fait pas exception. Il ne l’avouera jamais, mais son incorruptibilité ne tient aucunement de sa morale, mais bien du status actuel du Long, Xiang. Toutefois, il lui vaut un respect sincère, et a même amassé assez d’argent pour se payer le luxe de se permettre de n’avoir pour supérieur, que quelqu’un qu’il respecte.
Bref, Khor’minos est quelqu’un qui compte, et mesure tout. Mais l’argent n’est qu’un outil. L’outil ultime dans cette société, mais il doit toujours servir à quelque chose. Ensuite, il n’a que faire de la moralité des dites choses.

Khor’minos vient d’une famille de paysan de Qu’ez-tek. Ayant toujours vécu en dehors de la ville, sa famille pensait pouvoir échapper à la guerre et à ses troubles. Ils se sont lourdement trompés, et même en ayant refusé d’envoyer leur enfants servir de chair à cannons, ce sont les soldats ennemis qui sont venus. Sachant que des minotaures les attendraient, ils n’ont pas fait dans la dentelle. C’est avec des armes modernes qu’ils ont massacré la totalité de la famille de Khor’minos. Il n’a lui même survécu qu’en faisant croire qu’il était mort suite à une balle dans l’épaule.
Seul survivant de sa famille, sachant bien qu’en tant que simple paysan, il n’aurait aucun statut dans la ville de Qu’ez-tek, il fuit la région. Commenca alors pour lui une vie d’errance et de rapine. Heureusement, se débrouiller dans la nature ne fut pas compliqué, pour quelqu’un ayant passé son enfance au contact de cette dernière. Toutefois, vu cette période troublé, nombreux furent les groupes tentés d’attaquer un jeune minotaure isolé. Mal leur en prit, car ce dernier était déterminé à survivre, habitué au mal, et chaque attaque le rendait plus sûr de lui, et de son potentiel pour la violence.
Il finit par arriver à Ta Suil. Magnifique cité heureusement en paix. Il y découvrit un endroit moins corrompu que Qu’ez-tek et tenta de se construire une vie digne. Toutefois, cela ne fut pas aussi simple. Car la vie y était rude, et les salaires bas. Il ne savait rien faire, hormis vendre sa force de travail. Et il avait beau en avoir beaucoup, les minotaures sont nombreux sur Saol Eile. Il rejoins donc comme ses pairs, les armadas de d’ouvriers. Un labeur long et abrutissant, au coeur de quartiers délabrés et puant. Il n’y avait nul satisfaction de faire pousser quelque chose pour soi. Tout ce qu’il produisait finissait par revenir à autrui. Il fut souvent tenter de repartir sur les routes, mais certains conforts sont bien trop attrayant. La certitude d’avoir un lieu ou dormir à l’abri du froid, de ne pas se coucher le ventre vide sont difficile à abandonner lorsque l’on n’y est pas forcé. Même les dangers, qu’il connaissait désormais à connaître, en évitant certaines zones et certaines bandes, devenaient alors plus familier. Lorsque des journées de travail avaient été trop longues, sous les ordres de chefs imbus d’eux-même, il se surpris même parfois à aller volontairement dans ces endroits "chaud". Provoquer un peu la racaille, voir qui serait assez bête pour chercher des noises à un minotaure. Puis ce défouler sur ceux assez stupide pour mordre à l’hameçon.

C’est ainsi qu’il se fit alpaguer dans la rue. Un rabatteur ayant vu son physique de compétition lui parla alors des combats illégaux. Non seulement il pourrait miser sur des combats. Mais Khor’minos ne risquerait jamais sa maigre paie. Mais surtout, il lui parla des prix pour les combattants. Pour les gagnants.

C’est ainsi, attiré par l’appât du gain, qu’il fit son entrée dans le monde des Ombres. Mais pour lui, ce n’avait toujours été que son quartier.
Il fit sensation sur le ring. Même son premier combat fut un succès. On lui fit affronter un autre minotaure. Tout comme lui, un manœuvre qui n’y connaissait pas grand-chose aux combats. Ils s’accordèrent pour ne pas utiliser leurs cornes, puis, se jetèrent l’un contre l’autre, comme des bêtes enragés. Plus que l’argent, c’était un compte avec la vie qu’ils réglaient là. Pour la première fois, Khor’minos pu se lâcher à fond. Il n’y avait pas le risque que son adversaire sorte une arme. Après tout, aucun des deux ne voulaient risquer sa vie. Ils voulaient juste satisfaire ce besoin de violence, et gagner quelques piécettes au passage. Et surtout, son adversaire pouvait encaisser, et renvoyer les coups tout aussi bien que lui. Après une pluie de coup de poings qui auraient assommé un humain, Khor’minos fut déclaré vainqueur, quand son adversaire ne fut plus capable de se relever. Il le regarda à peine, gisant dans sa sueur, le visage en sang. Il regarda alors la foule en admiration devant lui.

Khor’minos venait de trouver sa voie.

Il continua ainsi pendant quelques années. Il s’éleva rapidement dans la hiérarchie des combattants. Après cette première victoire, il fut mis face à des vétérans, et connu ses premières défaites. Mais il en appris beaucoup sur l’art du combat. Il se jeta à corps perdu dans le style du brawler, complémentant parfaitement ses instincts de combats, ainsi que sa musculature. Des coups de poings puissants, avec peu de gardes, comptant sur son endurance naturel pour mettre plus de coups que l’adversaire.
Il s’y débrouilla si bien qu’il finit par quitter son travail d’ouvrier. Non sans laisser un gigantesque étron fait maison sur le bureau du patron.
C’est ainsi qu’au yeux de la société normal, Khor’minos disparu. Il changea de lieu d’habitation, et après ça, plus jamais aucune demande de taxes ne lui parvint.
Il vivait une vie de cocagne, combattant de temps en temps, pour des sommes toujours faramineuses, avec un statut de champion. Il se mit alors à voir de près les quantités faramineuses d’argent qui circulait en haut de l’échelon. Il y avait désormais pris goût. Et ce n’était plus les miettes du gâteau qu’il voulait, même si c’était les meilleurs. Mais il voulait une vrai tranche. Il se mit alors à participer à l’organisation. Repérer les jeunes talents. Puis organiser les pairings entre adversaire. Sa connaissance intime du combat lui permettait alors d’engager des gens très prometteurs, et d’organiser des combats d’exception. C’est sans aucune état d’âme qu’il prit alors la place de ceux qui étaient alors ces managers. Il ne lui restait plus que quelques échelons à monter, lorsque arriva Xiang ShenLong. C’est avec stupeur que Khor’minos vit se puissant Long ravir le pouvoir à tous les groupes qui se battaient alors pour ce dernier. Beaucoup n’acceptèrent pas sa domination. Mal leur en pris, car on n’en entendit plus parler. Comme pour beaucoup de changement dans sa vie, Khor’minos vu là l’opportunité de sa vie. Il monta le chou à ce qui lui servit alors de hiérarchie, et ils tentèrent de s’opposer au puissant Long.

Et c’est ainsi que Khor’minos arriva enfin à diriger son domaine d’activité. Il proposa alors ses services, et sa loyauté relative, au puissant Long.
Il envoyait des rabatteurs, ils évaluaient les combattants, ajustaient les côtes, encaissaient les paris, redistribuaient les gains, empochaient les pertes, et payaient sa part au Long. Car en arrivant si près des étoiles, il se rendit bien compte que la tactique du Long était des plus sensé. Rester discret, coopérer avec les instances de la ville afin que cette dernière ferme les yeux sur ce qui se passait dans son Ombre. Car c’est ainsi que fut renommés ce qui étaient alors, justes les quartiers pauvres. Et, heureusement pour les politiques de Ta Suil, tout ce que voulait le Long, c’est qu’il en soit ainsi. Que les excès de la ville soit canalisés, et surtout, circonscrit.
Et Khor’minos n’y voyait rien à redire. Après tout, il n’était pas un simple gobelin, avec un temps de vie court, et se devait de voir sur le long terme. Le pouvoir ne l’intéressait pas vraiment. Il souhaitait juste contrôler sa vie, et tout les aspects qui y touchaient. Le reste lui importait peu. Donc devoir limiter les velléités expansionnistes de quelques racailles dans ce qui était désormais "son" quartier, cela lui allait très bien. Cette bête de muscle et de violence était désormais un des acteurs de la stabilité.

Et c’était très bien ainsi!